• la lente Agonie des phares

    Enfers, Purgatoires et Paradis

     

    Sur la trentaine de phares en mer actuellement en service au large des côtes de France, cinq sont encore habités. On les appelle les 'Enfers', par opposition aux 'Purgatoires', situés sur une île, où les conditions sont presque aussi difficiles, et aux 'Paradis', qui se trouvent à terre (dont le plus célèbre est Cordouan).

    Bien sûr, maintenant il y a l'électricité, la télévision et le radiotéléphone. Mais les tempêtes, les relèves impossibles (parfois durant plusieurs semaines), les veilles interminables, l'humidité, le froid, les escaliers glissants à monter et à descendre sans cesse et les coups de gueule entre collègues sont toujours là.

    'Sur le phare, la première personne que tu rencontres, c'est toi-même', préviennent les anciens. Pour tromper cet ennemi insidieux, chacun a son truc. Certains bricolent des jouets ou des meubles, mettent des bateaux en bouteille, dessinent.

    le phare qui résume l état d un pays qu'on

     appelle France .belle facade en extérieur mais l'intérieur jai honte d étre français !!!!

    Les phares :

    L’Armen  

     

    Archive Ronan Thymeur - L'Armen 

    -         Nom sénan : Ar Men

    -         Nom français : La Roche

    -         Le Phare d’Armen, noir et blanc. Il est celui où les tempêtes sont les plus dangereuses et les plus spectaculaires. Les courants y dépassent les 9 nœuds à l’heure par grandes marées (~ 17 km/h). Les Sénans ont baptisé l’endroit où il est implanté « Ar Vered Nê », ce qui signifie « le Nouveau Cimetière », signant ainsi les nombreux naufrages et morts que ce lieu porte en sa mémoire.

    -         Sa construction a été une des plus longue et des plus dangereuse dans l’histoire des phares. Elle doit beaucoup au travail des habitants de l’Ile de Sein auxquels on avait confié la dure tâche de creuser des trous d’un diamètre de 8 cm sur 30 de profondeur à même le granit, sous les embruns glacés, les vagues traîtresses et les lames qui vous enlèvent. Il a fallu 6 années de prospection, suivies de 15 années de travaux durant lesquelles on ne put accoster que 295 fois pour effectuer les 1452 heures de travail nécessaires. Son coût achevé, totalise le million de francs, ce qui représentait à l’époque une somme colossale. Archive Ronan Thymeur - L'Armen

    -         Année de la 1ère campagne de prospection pour trouver une roche de base : 1860

    -         Surface du rocher de granit d’Ar Men  aux plus basses marées : 120 m²

    -         Mode d’encrage du futur phare : percement de trous dans le granit

    -         Année de début du percement des trous : 1867

    -         Temps de travail moyen pour percer les trous entre chaque marée : ¼ d’heure

    -         Année du début de la construction du phare : 1869

    -         Année de la fin de la construction : 1881

    -         Année de mise en service : 1881

    -         Année d’automatisation : 1990, c’est le 1er phare à être automatisé

    -         Mesure de la tour au-dessus de la roche : 34 m

    -         Niveau moyen au-dessus de la mer : 37 m

    -         Niveau au-dessus de la mer des plus hautes marées : 29 m

    -         Nombre d’éclats blancs : 3

    -         Espacement entre les éclats : 20 s

    -         Portée des éclats : 23 milles (~ 42,5 km)

    -         Lentille utilisée : Fresnel

    -         Corne à brume : 3 sons

    -         Espacement entre les sons : 60 s

    -         Il ne se visite pas

    -         Position : 48°3’3’’N et 04°59’9’’W


    La construction de l’Armen

     

    Lorsque les " Phares et Balises " décidèrent de construire un phare aux alentours de la Roche Occidentale, qui représente le dernier point de l’Europe avant le continent américain, les gens restèrent septiques quant à la faisabilité d’une telle entreprise.

     

    Les flots, particulièrement violents dans cette partie de la mer, la hauteur d’eau extrême, même à marée basse, rendait l’opération quasiment impossible. De nombreux rochers furent visités, mais tous étaient impraticables car perpétuellement recouvert par la mer.

     

    Enfin, il s’en trouva un, baptisé " La Pierre ", ou " Ar Men " en breton, pour pouvoir apparemment recevoir un phare. Afin d’en être sûr, il fallait d’abord le mesurer. L’Ar Men ne découvrait qu’en basse mer des très grandes marées, et rarement plus qu’un quart d’heure.

      Archive Ronan Thymeur - Armen

    Placé au milieu de courants irascibles, l’abordage comme le travail y étaient des actes pour ainsi dire suicidaires. De nombreux essais furent tentés sans résultat. Les " Phares et Balises " allaient renoncer lorsque le Syndic des gens de mer de l’Ile de Sein, un dénommé Thymeur, accosta et grimpa seul sur l’Ar Men. Il parvint au prix d’efforts surhumains, à mesurer le rocher dans les remous et les vents qui balayaient constamment le granit. Il calcula ainsi que la plus grande longueur n’excèdait pas 15 m sur 7 m de large. La construction du phare allait pouvoir commencer.

     

    Après avoir creusé le granit de 55 trous (2 ans de travail en 26 accostages), il fallu faire les travaux de maçonnerie. Le ciment à prise rapide était directement gâché à l’eau de mer. Un marin faisait le guet et prévenait de se cramponner à l’approche des trop grosses vagues. Entre deux assauts, il fallait se dépêcher de maçonner en priant pour que la mer n’arrache pas les pierres posées avant que le ciment ne sèche.

     

    L’aventure dura 21 ans et, dans des conditions aussi éprouvantes, ne fera qu’un seul  mort, un maçon de la Pointe du Raz, Alain Riou, dont la ceinture de liège, mal fixée, se détachera sous le coup d’une lame de fond.

    Les maçons de la mer

     

    Le 20 mai 1869, la construction proprement dite commence.

    Après le scellement des goujons dans les trous au moyen d’un mortier ,les fondations en petits moellons bruts sont montées avec du ciment de médina-parker gâché à l’eau de mer. Les pierres devaient initialement provenir des carrières de l’Aber-Ildut. Mais le pierre de Kersanton adhère mieux au mortier, il est finalement décidé d’achever la base du phare avec ce matériau, qui sera également utilisé pour le reste de la construction.

    Le chantier est périlleux. Sur la roche, les lames menacent sans relâche. Parfois, elles arrachent la pierre des mains du maçon qui s’apprête à mettre en place. Le danger est tel qu’un marin expérimenté est posté en vigie sur le rocher afin de donner l’alerte au cas où il verrait survenir une déferlante.  

    A raison de vingt-cinq accostages et quarante-deux heures et dix minutes de travail effectif, l’année 1869 est plutôt faste. Cette campagne favorable est également mise à profit pour améliorer les conditions d’accostage et de   débarquement : une plate-forme en maçonnerie rattachée au chantier est établie sur le plateau Sud-Ouest. Cette saison voit aussi le comblement d’une profonde fissure où s’engouffraient les lames et que l’on franchissait jusque-là au moyen d’une passerelle de planches.  

    Le 7 octobre 1869,  à l’issue de la campagne , vingt-cinq mètres cubes de maçonnerie sont exécutés. Désormais, l’ingénieur Alfred Cahen ne doute plus du succès de l’entreprise et se félicite que ses ouvriers  aient « plus de sang froid et exécutent les différentes manœuvres avec plus de sûreté ».

    L’année suivante sera moins fructueuse, comme s’en plaint M. Planchat, l’ingénieur en chef de Brest, auprès de Léonce Reynaud. »La mer a été généralement moins belle qu’en 1869, écrit-il. Les accostages ont été par conséquent moins nombreux et moins faciles. » En outre, l’ingénieur ajoute que les troubles dus à la guerre de 1870 « n’ont laissé à personnes la liberté d’esprit nécessaire pour la conduite des grands travaux ». Au total, l’équipe n’accostera cette année-là que huit fois, réalisant seulement onze mètres cubes de maçonnerie.

    A mesure que progresse le chantier, les hommes se donne les moyens de travailler plus facilement. En avril 1873, des coffres sont mouillés à l’Est et au Sud de la roche. Amarrée à l’un de ces corps-morts, la barge peut décharger sa cargaison de pierre et de ciment à l’aide de son mât de charge. En dépit de ces installations , le chantier d’Ar-Men demeure extrêmement dangereux. Le 3 septembre 1874, la voilier qui ramène le personnel à Brest est surpris par un coup de vent dans le raz de Sein. Perdu dans la boucaille, il finit par atterrir à proximité de l’île Tristan au fond de la baie de Douarnenez.
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    http://pascal665.blogspot.com/
     toutes les images sur ce lien
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    des photos encore plus inquiétante et révoltante sur l état du phare d armen lachement abandonné a son triste sort !

    révoltés ?? inquiets ?? navrés ?? consternés ?? affligés ?? désolés ?? tout les termes du dico ne peuvent suffire devant un tel spectacle de désolation ce phare a l avenir incertain reste bien malade par la faute et la lâcheté des hommes d'aujourd'hui  sans courage !! qui n ont aucun respect pour les bâtisseurs de cet édifice hors du commun 127 ans plus tôt .

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    Armen

             
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    Armen 1


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    Bretagne

    mardi 14 octobre 2008

    À l'abordage du pauvre phare d'Ar Men

    Coup de force des militants de la SNPB, hier : pour témoigner du triste état dans lequel sont laissés les phares de haute mer, ils ont investi le plus beau d'entre eux.

    Ar Men, c'est « le » caillou en breton. Ce pauvre caillou, constamment recouvert par l'écume des déferlantes, d'où surgit la haute sentinelle noire et blanche. Le plus célèbre des phares français, l'une des plus belles épopées de l'histoire du patrimoine maritime français : il a fallu quinze années pour parvenir à édifier ce phare mythique, au large de la Pointe du Raz (Finistère), après l'île de Sein, plus loin encore que la sinistre chaussée de Sein.

    Tout là-bas, en haute-mer, les hommes venus à la voile et à l'aviron ont dû s'accrocher avec leurs ongles et avec leurs dents pour bâtir le phare entre 1867 et 1881. La première année, les marées et le terrible courant, permanent, ne leur ont permis que de travailler sept heures, en tout et pour tout. Une épopée magnifique de courage et de ténacité, notamment racontée par Henry Queffélec dans son Un feu s'allume sur la mer.

    L'Enfer des enfers abandonné

    Et bien Ar Men, cet Enfer des Enfers, fait aujourd'hui bien pitié.... « Depuis 1990 et l'électrification, il est à peu près abandonné », lance Marc Pointud, expert en patrimoine, président de la Société nationale pour le patrimoine des phares et balises (SNPB), en montrant le phare tout rouillé. Hier après-midi, avec une poignée de militants de cette association, ils sont montés à l'abordage d'Ar Men, « pour témoigner de cet abandon dans lequel sont laissés tous ces phares de haute mer ». Une initiative tout à fait interdite et d'ailleurs plutôt dangereuse : malgré la mer très calme et l'étal, il a fallu s'y reprendre à de nombreuses reprises avant de parvenir à mettre pied sur le célèbre caillou.

    Ils ont choisi Ar Men, « parce que c'est le plus absolu, le plus loin en haute mer et que c'est celui qui a coûté le plus de peine aux hommes ». Déjà, l'hiver dernier, le phare de La Vieille, à la Pointe du Raz, a vu s'écrouler son pylône pendant un coup de tabac, créant une brèche dans ses fondations. « Ar Men, c'est pareil. Si l'on ne fait rien, dans un an ou deux, il peut s'écrouler : les fondations sont minées, les pierres se descellent, les armatures sont rouillées. »

    Le service des Phares et balises (ministère de l'Équipement), qui vient faire une visite ou deux par an pour vérifier les automatismes électriques, n'est pas en cause : « C'est certainement le meilleur service de signalisation au monde ». Mais c'est l'État et ses décisions budgétaires qui s'attirent les foudres de l'association (1).

    À l'heure du satellite, alors que le moindre petit bateau de plaisance a son GPS, à quoi servent encore ces phares ? « Ce n'est pas la question. Nous parlons de sauver un patrimoine maritime unique, pas de son utilité technique contemporaine, réplique Marc Pointud. On vient bien de trouver 20 millions d'euros, grâce au mécénat, pour restaurer l'intérieur de la cathédrale de Chartres. » Et l'on restaure bien le château de Versailles, « même s'il n'y a plus techniquement de roi ! »

    Alors, pourquoi pas nos phares bretons ? Avec 2 millions d'euros, Ar Men pourrait être sauvé. Peut-être que le coup de gueule d'hier de la SNPB lui permettra de trouver de nouveaux appuis, voire des mécènes.

    Christophe VIOLETTE.

           
    porte complétement soudée par la rouille
    [vielle.jpg]

     

         


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    SNPB - SNPB SNPB - SNPB

     allez signer la pétition
     

    PÉTITION NATIONALE POUR LA SAUVEGARDE DU PATRIMOINE
    DES PHARES ET BALISES



    Le patrimoine des phares et balises est en danger ! Ceci n'est pas un effet d'annonce ! Beaucoup à déjà disparu...Surfez sur le site pour vous informer. Parmi les nombreux sujets d'inquiétude qui menacent ce patrimoine déjà endommagé, les phares en mer ne seront pas conservés sauf si nous faisons entendre notre voix pour que la sauvegarde de ce patrimoine devienne effective !

    Ensemble, sauvegardons NOTRE patrimoine !



    SNPB - SNPB



    Je demande que l'ensemble du patrimoine des phares et balises en Métropole et
    Outre-mer soit sauvegardé. À cet effet et considérant l'urgence de la situation qui affecte
    ce patrimoine je demande qu'une véritable politique nationale en faveur de sa protection
    soit engagée sans tarder.

    **

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    « Les derniers gardiens de phare50 émé anniversaire de la 32F »

  • Commentaires

    1
    Lundi 6 Septembre 2010 à 17:34
    denise-pilou
    voila le nom de mon blog
    http://denise-pilou-69.over-blog.com
    créé exprès pour les ex-vox
    2
    Mercredi 8 Septembre 2010 à 17:29
    errances-marie.over-

    Cet article m'interesse beaucoup, mais je n'ai pas de temps aujourd'hui pour approfondir.

    Tu peux me dire si tout est OK cette fois ?

     

    3
    Mercredi 8 Septembre 2010 à 20:35
    papyserge  ☞

    coucou Marie

    ben ma fois oui c'est OK !! mais pourquoi donc   éhéhé mdr

    tu repasse quand tu veux

    bises bonne soirée @+

    4
    Dimanche 17 Octobre 2010 à 11:20
    channig

    De tout coeur avec vous tous, avec nous tous devrais-je dire, parce que je suis membre de l'association SNPB, fille d'ancien gardien de phare (Ar-Men entre autres) et née dans un phare (à terre bien sûr : un paradis !!) je ne peux que regarder ce reportage avec un grand pincement au coeur ....J'essaye de participer à quelques conférences sur la question mais comme je n'habite plus en Bretagne je me t iens au courant surtout par le net et les amis.

    Pour le phare où je suis née tu peux lire mon adresse mail et tu le situeras ...rapidement ; enfin je pense, malgré qu'il ne soit pas très connu.

    C'est une amie, à qui je demandais comment mettre un avatar (gravatar ??) sur mes coms, qui m'a indiqué ton blog. Je vais donc étudier pour l'avatar ensuite mais j'ai voulu te faire un petit signe lumineux (éclat de phare) avant .

    Kénavo et bon dimanche

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